Dimanche matin, entre 10h et 11h30. Quelque part en Europe, dans une église comme les autres...

Après quelques chants, la présidence se veut pressante. Un décès a sensibilisé au fait que des "âmes se perdent". L'assemblée est mise au pied du mur par le membre de l'assemblée:

"Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas évangéliser. En fait, il faut évangéliser."

Le discours mobilisant se prolongeant de manière envahissante, le pasteur voit que son message dépasserait les limites horaires imposées. Il décide de ne plus rien ajouter, mais de donner à l'assemblée l'occasion de passer à l'acte.

"Arrêtons notre culte ici, fut sa proposition. Et rendons-nous au café juste à côté. Nous pourrons alors répondre directement à l'appel que le Seigneur nous a adressé."

Hésitation pieuse, panique sanctifiée, silence tourmenté: "Ne faudrait-il pas d'abord prier?" 

Qui peut refuser une telle proposition?

C'est ainsi qu'on explique à Dieu de rendre les frères attentifs aux dangers d'une telle aventure, de plus le dimanche matin et encore dans le cadre de l'horaire réservé à un culte. Jamais prière ne fut plus animée.

Après l'amen, l'heure était venue de rentrer chez soi. Regret pour les uns, soulagement pour les autres. Aussi on se mit d'accord de la faire un autre jour, cette sortie d'évangélisation.

Il suffit maintenant d'en fixer la date.

"Ne pas confondre foi et rêve Américain. C'est ainsi qu'on pourrait traduire le sous-titre du livre de David Platt "Radical – Taking Back your Faith from the American Dream" (Multnomah, 2010).

"Le jeune pasteur de Birmingham (Alabama) exhorte l'église à retourner à la foi radicale, plutôt qu'à l'utiliser pour accomplir son propre dessein. Il retourne l'église vers la mission, plutôt que vers elle-même en relevant quelques sujets tendus: notre foi centrée sur nous-mêmes, notre rapport à l'argent, notre désengagement du grand commandement missionnaire, notre désengagement vis-à-vis des pauvres, etc."

Recension de Fabien (suite et extrait du livre à lire ici)

Youtube : (1 A pelle ; David Platt ; et le reste)

"Car tout est à vous", disait Paul (1Co 3.21). H. L. Richard y trouve un principe biblique qu'il appelle "prendre possession". L'évangile ne doit pas être accommodé à la culture des personnes à atteindre, mais doit investir cette culture, en prendre possession, la transformer.

Un ministère transculturel vit en permanence la tension entre la culture de l'évangéliste et celle de la personne à évangéliser. Richard cite Johan Herman Bavinck: "La vie chrétienne ne cherche pas à s'accomoder ou à s'adapter à des formes païennes de vie, mais prend possession de ces dernières pour les renouveler."

Dans l'évangélisation de personnes de culture différente et dans l'établissement de nouvelles églises, cette question difficile (adaptation, syncrétisme, transformation) cherche réponse. Article à lire: "All Things are Yours", Mission Frontiers, mai-juin 2011 (sur le web)

In a classic text on cross-cultural ministry Paul stated his policy of becoming all things to all men so that by all means he might save some (1 Cor. 9:22). This is sometimes treated as a specialist approach for... more

"...nous passons à côté de la plupart des personnes autour de nous qui sont en recherche. Ils ne seront jamais de « bons membres d’Eglise ». Leur manière de s’inscrire dans la vie sociale (et pas simplement la vie religieuse) est par trop différente de ce que cela supposerait."

Alors, que faire? Des réponses multiples sont nécessaires. Des voies toujours nouvelles sont à découvrir afin que l'Evangile puisse rejoindre et transformer des vies.

Pour nourrir la réflexion, veuillez rejoindre Frédéric de Coninck, sociologue, dans son analyse publiée dans "Pour la Vérité" (mai 2011) et reprise par "Témoins" (à lire ici, avec un commentaire de Jean Hassenforder).