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Réflexions pour sortir les Eglises de la crise

virgile rochat,labor et fidesL’église protestante, tout au moins au canton de Vaud, serait dans une situation difficile. Dans son livre (édité en avril 2002 chez Labor et Fides) Virgile Rochat lance un cri d’alarme avant de proposer des solutions. Le temps presse!

Pour sortir les églises de la crise (sous-titre), le pasteur de l’église réformée invite à des échanges sur son blog.

En quoi cet ouvrage peut-il intéresser les évangéliques ?

Je pose la question, car l’auteur ne porte pas les églises évangéliques sur son cœur. De plus, il n’écrit pas à destination de ce public. Néanmoins, ce livre nous donne à réfléchir.

  1. A la lumière de l’analyse que fait le pasteur Rochat de la société et son attente du religieux, les églises évangéliques peuvent se poser la question si elles n’auraient pas besoin de revisiter certaines de leurs approches.
  2. L’auteur veut que l’église soit présente pour « tout le monde », qu’elle ne se contente pas de n’être en relation qu’avec une petite partie de la population. C’est un élan que quelques évangéliques ont perdu.
  3. Virgile Rochat réfléchit à ce qui pourrait être changé dans la communication (ce que l’on affiche, mais aussi tout ce qui est communiqué par nos manières de faire les choses). Ici aussi, il permet au lecteur de prendre un peu de recul et de réfléchir à ses pratiques.
  4. Finalement (je m’arrête à quatre remarques – mais l’intérêt du livre est bien plus grand), dans le projet de reconnaissance publique des églises évangéliques du canton de Vaud, n’y a-t-il pas un danger de glissement vers le modèle constantinien ? Virgile Rochat indique que ce modèle est source de bien des maux, même s’il ne veut pas la fin de ce modèle. Saurons-nous éviter ces maux ?

 

 

Commentaires

  • Sur le point 4, je ne pense pas que la reconnaissance demandée par la Fédération Évangélique Vaudoise soit un glissement vers le constantinisme.
    L'idée est juste d'avoir une reconnaissance du rôle social des évangéliques - ce qui pourrait très marginalement impliquer un soutien de l'État pour des engagements sociaux (aumôneries, par ex.). Mais il n'est pas question de donner à une théologie ou à un courant spirituel une validation par l'État.
    La communauté israélite a déjà une telle reconnaissance depuis la votation de la nouvelle constitution (2003), ce qui exclut l'idée d'un État théocratique "chrétien".
    Les fédérations évangéliques qui forment la FEV ont toutes de grandes réserves concernant le modèle constantinien.
    Le mouvement général de la société va d'ailleurs plutôt vers une remise en question du statut des deux Églises d'État (EERV et Église catholique romaine), donc le risque de dérive constantinienne est - me semble-t-il - extrêmement bas.
    Le fait que d'autres Églises (Anglicane, Catholique chrétienne) aient aussi déposé des demandes va plutôt amener une diversité qui empêcherait d'identifier tel mouvement religieux avec l'État (les musulmans, pour l'instant, ne sont pas suffisamment unis et ne sont pas implantés de manière durable dans le canton pour que leur dossier "passe").

    Robin Reeve (vice-président de la FEV)


    Réponse de MR:

    Je suis d'accord avec les remarques de Robin Reeve.

    Si je comprends bien Virgile Rochat, il souhaite que l'église réformée reste église d'Etat. Mais cette position privilégiée n'a pas permis à l'église de bouger avec les gens. Car le citoyen lambda ne voit plus à quoi peut bien servir cette église en dehors des naissances, confirmations, mariages et ensevelissements.

    A partir de là je voulais indiquer que l'église évangélique, une fois reconnue, pourrait être tentée de réduire les efforts pour être crédible au niveau de son message. Puisque reconnue par l'Etat, elle pourrait penser être de fait reconnue par la population. C'est à cela que je pensais, cette dérive possible au système constantinien. Veillons à avoir un message et un style de vie qui soit entendu et attendu, ce qui n'est pas chose facile.

  • En plus du commentaire de Robin Reeve que j'approuve, je pense que la reconnaissance par l'Etat de la FEV devrait modifier auprès de la population, le sentiment que les Eglises évangéliques vaudoises sont des sectes. Trop souvent et avec raisons parfois malheureusement, cette marginalité a créé des craintes et réticences auprès des vaudois. Craintes, par exemple, d'être coupés de la vie sociale (qui n'est pas le monde !!!, faut-il préciser). J'espère que les membres de la FEV prennent encore davantage leurs responsabilités pour vivre une spiritualité chrétienne authentique qui apportent le salut, au sens large du terme, à nos contemporains qui sont à aimer à la manière du Christ. C'est ainsi qu'on est sel et lumière.
    OC

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