Eglise et association - font-ils bon ménage?
Quelle place donner au modèle associatif de l'église, modèle pour ainsi dire unique dans le monde évangélique? Ce mode associatif, serait-il un frein aux projets de transformation du monde par l'église?
Le modèle associatif permet de se définir, de dire clairement qui sont les "nous" et les "eux". Mais ce qui est utile et nécessaire devient rapidement piégeant, servant à marquer la différence plus que l'identité.
Le modèle associatif se mue parfois en modèle d'entreprise (voir Chris Short et les seuils de croissance). Plus le nombre de personnes est important, plus grand est le besoin de passer du mode de "fonctionnement famille" à ce qui ressemble à (quel synonyme employer?) une entreprise.
Cette nouvelle forme de fonctionnement sera vu comme mondain, comme une adaptation (ou pire) au monde des affaires. Cette accusation (car il ne s'agit pas d'un constat) doit servir à faire revenir les fidèles vers un modèle d'église plus biblique: le fonctionnement associatif.
Mais, est-ce que le modèle d'entreprise est "moins biblique" que ne l'est le modèle associatif? Bien sûr que non. Néanmoins, l'argument porte toujours à conséquence.
Revenons à la première question:
Le fonctionnement associatif, en quoi est-il un frein aux projets de transformation du monde par l'église?
Si vous y avez réfléchi, merci de laisser votre réponse.
Commentaires
Le fonctionnement associatif n'est pas du tout un frein à la transformation du monde.
Non seulement les associations séculière, sont déjà un moteur d'innovation, de service et de lien sociale et, partant, de transformation du monde.
Si l'église venait à ne pas "les" égaler ce n'est en rien du à la forme associative elle-même.
Quand au découpage entre membre et non-membre il n'est souvent pas pertinent et dépend grandement de l'organisation interne de l'association. On peut avoir un "triumvirat" qui décide de tout et un grand nombre de non-membres qui gravite dans les activités de l'association ou alors un accès libre ou par critères à l'association et une voix par personne, si les critères sont ultra-démocratique.
Par contre, l'intérêt du cadre associatif pour l'Eglise réside dans le fait que l'Eglise est par essence une "association" libre des racheté par christ.
D'une part, contrairement à l'entreprise, le succès de l'association, c'est son nombre d'adhérants. Par conséquent, le nombre de personne qui rejoigne librement l'association et, du même coup, s'associent pour la poursuite des buts précédement déterminé par le collectif n'est autre qu'un signal d'unité, d'appartenance consentie en même temps que de succès.
Par contre, la culture "entrepreneuriale" apporte également sa pierre à l'édifice.
Bien que la notion de "rendement" soit difficile à appliquer à l'église, la culture entrepeneuriale à le mérite de fixer des buts, de les poursuivre et d'appelé "échec" le fait de ne pas les atteindre. A ce titre, l'impératif de la pose de but quantifiable, précis et limité dans le temps à le mérite d'avoir à contraindre de tirer des conclusions et est, en cela, un vecteur d'innovation (nouveaux objectifs, nouveau moyens, recherche de nos erreurs, etc.).
En sommes, je ne pense pas que la question soit forcément des plus pertinentes. La présupposition est en réalité très occidentale; très "ou bien, ou bien".
Pour conclure, l'église est une association, mais son entreprise est une entreprise. Et, moins on penchera pour l'un au détriment de l'autre plus il y a de chance qu'on soit équilibré (entre l'être et le faire)
Alexandre Juvet
Réponse de Matthias Radloff:
J'ai aussi beaucoup de mal à concevoir que l'église puisse être structurée autrement qu'en association. Et le discours sur les objectifs est langage courant aujourd'hui.
Mais je me demande si Paul, Timothée et Tite partageaient ces concepts. Ce serait intéressant de creuser la question.
En relisant Chris Short (http://www.eglisededemain.com/archive/2012/05/08/seuils-de-croissance.html) je me demande si des catégories "petit groupe", "famille", "tribu", "clan", "bataillon" ne seraient pas utiles. Probablement le seul qui pourrait être affiché est: "notre église est une famille".
Néanmoins, il y a d'autres manières de se retrouver que dans un cadre associatif. Quels pourraient être ces cadres permettant de regrouper des personnes dans un projet d'église?