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Les préjugés sur la couleur de la peau et… le sexe

Aux USA, il est extrêmement difficile de développer une église multiethnique. Analyse faite, le problème de fond est ce qui est appelé le « Whitism » ou « Whiteness ». 

Voir à ce sujet l’article (en anglais) de Korie Little Edwards dans Christianity Today du 16 février 2021 et notre article récent.

Est appelé « Whitism » cette opinion qui veut qu’une personne de peau blanche est, de par la couleur de sa peau, plus apte à exercer une fonction de responsabilité que ne le serait une personne à qualification égale de peau plus sombre, un latino ou africain.

 

Cette opinion est répandue chez les blancs. Mais, ce qui est très surprenant est qu’elle l’est aussi chez les gens de couleur, tout au moins aux USA. Si les membres d’une église doivent choisir entre deux candidats pasteurs qui sont de couleur de peau différente, le choix se porte de manière tout à fait inconsciente sur le candidat à la peau plus claire (Cela est observé aussi depuis plus de 80 ans par les « doll tests » et le jeu des enfants avec des poupées de couleurs différentes).

 

Il serait alors simple de rendre la communauté attentive à ce phénomène, et de l’encourager à ne pas voter selon la couleur de la peau. Mais ce n’est pas simple du tout. Car si l’on dit au « blanc » de ne pas se laisser piéger par le « Whitism », il va se vexer. Car il comprendra cette remarque comme une accusation de racisme. Et, si l’on averti la personne de couleur de ne pas tenir compte de l’influence pernicieuse du Whitism, celle-ci pourra se vexer de ce qu’on la soupçonne de racisme ou tout au moins de ne pas être assez intelligente pour faire un choix neutre.

Le « Whitism » n’est pas la même chose que le racisme blanc. Car la personne reflétant ce biais peut être blanche ou de couleur et, de plus, est souvent convaincue de ne pas être raciste. Et elle ne l'est vraiment pas. C’est pourquoi le « Whitism » continue d’exercer son pouvoir car nul ne pense être à son service.

 
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Pour en venir à nos église en francophonie, ne souffrons-nous pas d’un mal semblable en ce qui concerne les femmes ?

Dans le monde des affaires, à qualifications égales, un homme sera préféré à une femme. Et une fois embauchée, la femme sera bien souvent moins bien payée qu’un homme.

Dans l’église, si l’on doit choisir entre deux personnes pour un poste de pasteur, l’assemblée préfèrera l’homme, même si elle affirme suivre un principe d’égalité. Si l’on cherche une personne capable pour un poste de responsabilité, les regards des hommes et des femmes se porteront tout « naturellement » vers les hommes. Personne n’est foncièrement contre les femmes. Mais un homme, c’est quand-même mieux. 

Tout comme, dans une église multi ethnique, une personne de couleur confiera plus volontiers un poste de responsabilité à une personne de peau claire, dans une église d’hommes et de femmes une femme donnera son vote de préférence à un homme. Elle est convaincue de ne pas être contre les femmes. Mais un homme, c’est quand-même mieux (parfois on dit « c’est quand même plus biblique »)

Difficile de trouver une appellation de ce mal. S’il est question de « Whitism » pour ce préjugé en faveur des personnes de peau claire, homminisme et masculinisme sont déjà pris et ne peuvent plus servir ici. Mais peut-être existe-t-il. Merci de me l’indiquer plus bas, dans « Commentaires ». Il est intéressant de noter que je ne sais donner de nom à ce mal pourtant criant. Serait-ce révélateur de sa capacité à passer sous le radar ?

Commentaires

  • Pour bien faire la part des choses ...
    Il est clair que, comme le rappelle l'apôtre Paul, selon l'ordre créationnel, la responsabilité de la direction de l'Eglise locale revient aux hommes. Cela n'ôte en rien le principe d'égalité qui se vit aux côtés de celui de la complémentarité. Ainsi, les femmes sont invitées à seconder activement les hommes dans l'Eglise locale en occupant bien des responsabilités autre que la direction. Le monde parle d'égalité en ayant balayé l'ordre créationnel... ce qui conduit à un dévoiement de ce principe d'égalité. Soyons attentif à préserver nos fondements, pour l'épanouissement de tous et la gloire de Dieu.

  • J’apprécie votre réponse. Vous parlez d’ordre créationnel. C'est un concept théologique qui est souvent invoqué et qui mérite réflexion, surtout en ce qui est de son application dans la vie du chrétien et de l'église.

    Il est vrai que, comme vous l'écrivez, la femme est appelée à « seconder activement » l’homme. Et vous êtes, je l’espère, d’accord avec l’ordre de Paul qui dit que l’homme doit faire de même envers sa femme, voire plus encore. Car, à l’exemple de Christ, l'homme doit être prêt à la « seconder » jusqu’à donner sa vie pour elle (Ep 5.25). A la femme, Paul ne demande pas d’en faire autant.

    Quant à l’ordre créationnel, il est remis en question par Paul lorsqu’il dit dans 1Corinthiens 11.11 : « dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme. 12 Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. »

    Ainsi, avant la femme il y a un homme, et avant chaque homme, il y une femme. Donc un homme est à la fois avant et après la femme, tout comme la femme est après et avant l'homme. Et, pour souligner qu'il n'y a pas de différence fondée dans la chronologie, Paul dit que Dieu est le "plus avant". L'homme ET la femme sont après.

    Plus tard, dans 1Ti 2.12+13, Paul parle de chronologie pour interdire l’enseignement. « 12 Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer dans le silence. 13 Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite. »

    Paul ne nuance pas cette interdiction. Il interdit à toutes les femmes d’enseigner en tout lieu tous les sujets. Cette interdiction catégorique conduit bien des lecteurs à trouver des exceptions à cette interdiction et d’appliquer ce texte comme ils l’entendent (comme : cette interdiction d'enseigner ne s’applique qu’au culte du dimanche).

    Si l’on se tient au texte biblique, la seule autorisation que Paul donne à des femmes d’enseigner est très clairement donnée dans Tite 2.3-5. Seules des femmes âgées, donc de plus de 60 ans (selon 1Ti 5.9) ont le droit d’enseigner. Uniquement elles sont mandatées d’enseigner exclusivement un public bien précis: seules les jeunes femmes mariées. Les femmes âgées (et les femmes plus jeunes) n’ont aucun mandant de Paul pour enseigner les enfants de l’école du dimanche, des femmes de leur âge, des femmes célibataires ou veuves.

    Pour ce qui est des sujets d'enseignement permis aux femmes âgées, Paul est extrêmement clair : « 3 ...elles doivent donner de bonnes instructions, 4 dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants, 5 à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leur mari, afin que la parole de Dieu ne soit pas calomniée ». Les sujets sont bien délimités : aucun enseignement de doctrine n’est autorisé. A aucune femme (même pas à la femme âgée) n’est-il permis d’enseigner des enfants, des filles, ou des femmes âgées, sans parler des hommes.

    Voilà ce que dit Paul. Voilà ce que ne fait pour ainsi dire aucune église sur terre.

    Je serais intéressé de connaître une seule église qui, parce qu’elle dit observer l’ordre créationnel, le fait vraiment et interdit aux femmes tout enseignement, à l’école du dimanche, dans les groupes de jeunes, dans les groupes de maisons (où il y a parfois des hommes), par des livres et articles, sur DVD ou YouTube.

    Par contre, si tout cela est permis dans l'église que vous fréquentez, et cela malgré l’interdiction claire de Paul basée sur l’ordre créationnel, permettez-moi de vous imiter et d’encourager les femmes d’enseigner... même des hommes.

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