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Comment rejoindre les personnes qui n'aiment pas lire?

mission, frontiers, fuller"Zut, ENCORE UN TRUC A LIRE!"

J'ai pas le TEEEEEEMPS!

Si, en voyant cet article, vous venez de penser cela, vous faites peut-être partie de cette majorité qui préfère entendre les choses (à la radio), ou les voir, mais pas les lire.

"Savoir lire" est une chose. "Aimer lire" en est une autre.

Ici, je ne parle pas de vous, lecteur infatigable de mes blogs et qui a réussi de me lire jusqu'ici.

Mais de comment faire pour atteindre des personnes qui n'aiment pas lire sans flyer, tract, brochure, journal, livre et j'en passe.

Dans la suite, j'ai traduit quelques lignes d'une brochure publiée par Fuller sur la question du partage de l'évangile dans des cultures orales (les références sont à la fin de ma note).

Ce récit est complété par quelques réflexions sur des pistes pratiques.

La première étude de cas provient d’une zone en Asie centrale où l’église est persécutée, de sorte que certains détails ont été supprimés.

Le groupe forme une minorité dans le pays dans lequel il vit.

Les habitants parlent une langue perse, n’ont pas de système d’écriture et partagent une vision du monde correspondant à un islam populaire.

Lors de leur première confrontation à l’évangile, il y a près de vingt ans, il n’y avait aucun croyant connu parmi eux.

Les implantateurs (aussi appelés implanteurs) d’églises savaient qu’ils devaient adopter une approche orale pour partager les histoires sur Jésus parce qu’il n’y avait pas de système d’écriture pour la langue et beaucoup de gens ne pouvaient ni lire ni écrire dans quelque langue que ce soit.

Cependant, il est vite devenu évident que même ceux qui savaient lire et écrire préféraient ne pas le faire.

Tous semblaient préférer entendre des histoires de Jésus dans leur langue maternelle (par opposition au langage commercial ou la langue nationale), ce qui voulait dire que les moyens de transmission orale étaient la seule méthode possible.

 

Ce groupe de personnes en particulier n’avait, à ce moment-là, pas de traduction de la Bible.

Un petit nombre de récits de la Bible ont été mis par écrit dans un format oral et distribué en quantités extrêmement limitées.

Les implantateurs d’églises ont adopté la pratique de raconter des histoires de Jésus quand ils le pouvaient en encourageant les gens du pays à en faire de même.

En raison du lieu de vie de ce groupe de personnes, l’accès était difficile et n’était possible que pendant certaines périodes de l’année en raison de conditions météorologiques extrêmes.

Ainsi, la transmission de l’Évangile devait être rapide et précis.

 

Ce groupe de personnes particulier avait entendu parler de Jésus dans le contexte de l’islam.

Il était donc facile d’avoir des conversations au sujet de Jésus.

Les implantateurs d’églises ont simplement dit:

 «Racontez-moi des histoires sur Jésus ou certains de vos autres prophètes».

L’idée était d’apprendre tout ce que les habitants savaient au sujet de leurs prophètes et de comprendre à quoi leurs cœurs étaient attachés.

La plupart des habitants ne connaissaient que très peu d’histoires sur leurs prophètes.

En fait, les histoires que les habitants connaissaient sur Jésus n’étaient pas bibliques.

Néanmoins, les implantateurs d’églises écoutaient tout simplement, hochaient la tête, et les remerciaient pour ces histoires.

 

Les implantateurs d’églises voulaient aussi recueillir des histoires folkloriques locales et des proverbes.

Cela faisait tout simplement partie du processus de découverte de la culture et des valeurs locales.

Les implantateurs d’églises ont écrit et enregistré les histoires et ont ainsi très vite acquis la réputation d’être des gens qui aimaient les histoires.

En enregistrant les histoires locales, de nombreux aspects importants de la culture ont été découverts, aspects qui ont aidé à partager l’Évangile.

 

Par exemple, la culture locale avait déjà un concept de «frères de sang» et comment échanger du sang peut sceller une relation.

Ce concept a été utilisé comme une passerelle pour l’annonce de l’évangile.

Les histoires ont révélé une croyance réelle et profonde aux sorcières et la sorcellerie, et ont permis des entretiens au sujet des forces spirituelles dans la région.

Les histoires ont révélé qu’il allait y avoir une «fin des temps», ce qui signifiait qu’une partie de leur vision du monde coïncidait déjà avec la vision biblique du monde disant que le temps allait vers une fin.

 

On aimait et appréciait beaucoup les proverbes, de sorte que les implantateurs d’églises ont commencé à se concentrer sur la traduction du Livre des Proverbes.

Cela rejoignait la culture et fournissait un moyen de parler de David, un prophète en qui les habitants croyaient déjà.

Lorsque les implantateurs d’églises recueillaient des histoires, ils ont tout de suite commencé à partager des histoires bibliques similaires.

Lorsque les histoires traitaient des prophètes communs, ils ont souligné le fait qu’il s’agissait de récits historiques, différents des autres histoires.

 

Parfois, les implantateurs d’églises ne rencontraient une personne qu’une seule fois et savaient qu’ils n’avaient aucune chance de le revoir, de sorte qu’ils ont immédiatement demandé à ce qu’on leur raconte des histoires au sujet des prophètes.

Ils ont expliqué que les deux cultures avaient ces histoires en commun, puisque les musulmans tiennent déjà les évangiles et les prophètes en haute estime.

En général, les gens du pays ne prenaient qu’une minute ou deux pour raconter leurs histoires.

 

Les implantateurs d’églises disaient alors:

«Je connais beaucoup d’histoires sur Jésus. Voulez-vous en entendre quelques-unes?»

Les habitants ont toujours accepté.

Parfois, les implantateurs d’églises utilisaient des images pour illustrer les histoires.

Les implantateurs d’églises ont parfois lu les histoires à partir de leur cahier de notes, mais quelques fois les ont racontées de mémoire.

 

Après avoir partagé quelques histoires, y compris généralement le récit de la création, les personnes ont été invitées à suivre Jésus sur la base de ce qu’elles savaient de lui.

La plupart ont reconnu que Jésus était digne d’être suivi et formulaient une brève prière.

Cela n’était pas considéré comme une prière du salut, mais plutôt comme un pas de plus vers Jésus.

Pour beaucoup, il s’est avéré que cela était la prière leur donnant accès au salut.

Mais cette appréciation ne venait que bien plus tard, et était faite sur la base du fruit de l’Esprit dans leurs vies.

 

Après la prière, les implantateurs d’églises ont demandé:

«Laquelle des histoires que je vous ai raconté aujourd’hui avez-vous aimé le plus?»

La personne identifiait l’une des histoires et les implantateurs d’églises reconnaissaient que c’était une histoire formidable, et la racontaient à nouveau.

Souvent, à ce stade, ils demandaient à quelques enfants de les aider en mimant des personnages, ce qu’ils faisaient pendant que l’implantateur racontait.

Cela amusait les enfants et les adultes.

 

Les implantateurs d’églises demandaient alors si l’un des habitants pensait être en mesure de raconter l’histoire.

Si personne ne le pouvait, l’histoire était répétée avec le groupe jusqu’à ce que tout le monde puisse la raconter.

Pour finir, les implantateurs d’églises demandaient:

«Qui parmi les gens que vous connaissez aurait besoin d’entendre cette histoire? Les gens-de-Jésus racontent des histoires de Jésus. C’est ce que les gens-de-Jésus font».

Ils aidaient les habitants à identifier plusieurs personnes qui avaient besoin d’entendre l’histoire de Jésus.

Puis, ils priaient tous ensemble en demandant à Dieu de leur donner des occasions pour partager l’histoire.

 

Parfois, les implantateurs d’églises n’ont plus jamais revu la personne.

Cependant, dans tous les cas où un suivi était possible, il s’est avéré que les gens avaient raconté les histoires de Jésus à tout le village.

De cette manière, l’évangile s’est propagé parmi ce groupe de personnes par une méthode simple et pratique, celle de raconter des histoires.

Nous savons qu’il y a maintenant quarante églises parmi ce groupe de gens, et les églises ont atteint plusieurs générations.

 

Ceci est un extrait de la revue Mission Frontiers de Novembre 2013, à télécharger ici en pdf: "Church Planting Movements among Oral Learners"

 

Que pouvons-nous retirer comme conseils pratiques?

  • Après avoir entendu une de nos prédications, les auditeurs doivent avoir quelque chose qu'ils peuvent raconter, en famille ou au travail. Du genre: hier, le prédicateur a dit un truc qui ne me laisse pas tranquille. Tu pourrais peut-être m'aider à le comprendre / à le mettre en pratique / à voir si c'est juste.
  • Dans notre formation (école du dimanche, rencontre de jeunes, des aînés, des hommes, des femmes, etc.), y a-t-il du contenu intéressant que les personnes peuvent raconter plus loin? Réfléchissons, avant de terminer nos rencontres, à qui le partager. Et prier pour cela.
  • Dans mes entretiens, est-ce que je cherche seulement à "en placer une"? Qu'est-ce que j'entends des valeurs et craintes de l'autre? Je vais l'écouter et demander à Dieu de me montrer une passerelle pour rejoindre la personne.
  • Dans mes relations, est-ce que je suis uniquement à l'écoute, sans jamais chercher à communiquer mes histoires? Je poserai plus souvent des questions du genre: "est-ce que je peux te raconter comment Dieu m'est une grande aide?"
  • Prions avec la personne qui a compris une vérité de l'évangile (même si ce n'est pas encore "tout" le message). Car elle vient de faire un pas de plus dans la bonne direction.
  • Encourageons-la de parler à une personne de ce qu'elle a compris. Car ceux qui aiment Jésus, aiment parler de Jésus.

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Commentaires

  • Très bon sujet , pour moi édifiant . Je vais tenter la même expérience en demandant aux personnes qui ont entendu maintes et maintes fois le récit de Noël de me le raconter ( avec leur propres mots ) et a partir de la donner un court message sur ce Jésus qui a grandi et qui a un projet pour eux !
    Mes anciens collègues éducateurs m'ont demande de leur parler de Noël et je réjouis de cette bonne idée !

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