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Dimanche des Rameaux : la montée... à Paris

Capture d’écran 2013-03-21 à 10.09.16.pngEn observant de loin ce qui se passe en France sur la question du "mariage pour tous", je sens des émotions étranges me gagner. Cela a commencé, il y a quelque mois, par un petit sourire et une attitude de «il faut de tout pour faire un monde».

Mais, en voyant que l’on ne veut absolument pas de «ma position» dans ce monde (qui est celle de considérer le mariage possible dans une relation hétérosexuelle et de vouloir le droit ou le bien de l’enfant) je me suis dit que le sourire ne suffit plus.

J’ai vu autour de moi des personnes envoyer leur signature. Mais que les «700 000 pétitions envoyées au Conseil économique, social et environnemental n’ont même pas provoqué un débat au sein de cette assemblée» a effacé mon sourire.

Je constate que le climat devient très malsain.  Fini les jours des débats et de la recherche d’une solution négociée. Des pierres jetées dans une vitrine n'est plus du vandalisme, mais devient un acte homophobe.

Mais jusqu’où ira-t-on ? Encore plus loin que le fameux message sur Twitter «Vous me direz, si une bombe explose sur les Champs à cause de #laManifPourTous c’est pas moi qui vais pleurer»?

D’un côté comme de l’autre, on est choqué par ce qu’on entend. Mais parfois on a rien entendu, seulement imaginé. Alors, comment se faire entendre sans crier?

J’ai décidé d’aller moi aussi à Paris, rejoindre ceux qui veulent de la place pour tous.

(si mon ton ne vous plaît pas, je m'arrête ici et laisse la place aux Réflexions de Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France.

Pour les autres...)

J’en ai assez de ces gens qui ne veulent pas me parler parce que je suis étroit. A ceux qui sont pris dans cette étroitesse de ne pouvoir parler qu’à ceux qui leur ressemblent, je dis : «Viens, qu’on cause». J’essaye d’être homophile.

Je comprends des images. En voici une. J’aime la plupart des restaurants. Mais je suis plus réfractaire au type végétarien. Imaginez que les adeptes du végétal demandent l’interdiction de cuisiner des burgers parce que cette activité est profondément animalophobe.  Voyez-vous, cela ne me dérangerait même pas. Mais si l’on exigeait aussi la fermeture de mon restaurant, je dirais «ne touche pas à mon steak».

Que dira-t-on alors de moi, amateur de pâté et de salami? Que je suis réac, vieux jeu et opposé à la vie (ben oui, adieu veau, vache, cochon, couvée). De plus, je n’aurais même plus le droit de dire que je ne suis pas végétarien, car ce serait considéré comme un discours animalophobe et discriminatoire.

Et c’est ici que la situation commence par me déranger. Car, au nom de la liberté, on m’interdit de donner mon avis, d’être opposé au «mariage pour tous». Une fois que ce que je pense ne sera plus une opinion parmi d’autres, mais du racisme, je serai un criminel dès que cette pensée quittera mes lèvres.

Parce que le chrétien ose parler de positions qu’il considère fondées sur la Bible, il serait  considéré comme un criminel. En démocratie, on doit pouvoir dire ses valeurs. Même en monarchie, le prophète avait sa place.

Je serai donc à Paris dimanche. Car c'est un sujet qui aura une forte incidence sur l’église de demain. Je serai quelque part, loin des Champs Elysées interdits. Car le peuple ne doit pas s’approcher du pouvoir.

Voir la Manif pour tous.

Si vous cherchez une réflexion de fond (donc un texte qui analyse avec beaucoup de sérieux les arguments en faveur d'un mariage pour tous), n'hésitez pas de lire les Réflexions de Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France. (Lien ajouté le 22.3.2013)

Aussi: Courrier d'un ancien parlementaire à un jeune député (lien ajouté le 23.3.13)

Commentaires

  • Il me semble bien que les couples homosexuels stables puissent avoir dans la société un statut reconnu et une protection analogue à celle du mariage – bien que ce ne soit pas à mon sens un mariage.
    La volonté de la minorité homosexuelle d'avoir «droit» au mariage est tout de même un signe de la valeur qu'on reconnaît aux valeurs d'engagement et de fidélité constitutifs du mariage. Cela montre aussi à quel point que cet idéal garde toute sa valeur, même s'il est souvent bafoué dans les fait, et combien la majorité des gens en rêvent quand même...

    Réponse:
    Ce que vous dites dans le premier paragraphe est déjà le cas avec le PACS.

    Votre 2e paragraphe me fait penser à un homme qui disait ne jamais vouloir épouser sa compagne par respect pour le mariage. Comme tous ses amis avaient divorcés, lui n'allait pas entrer à la légère dans une relation de mariage, même après dix ans de vie commune.

    Mais le problème n'est ni l'un ni l'autre de vos points. Car votre position, aussi équilibrée soit elle, est homophobe. En voulant quelque chose qui soit seulement analogue au mariage, vous refusez le mariage à des personnes pourtant égales devant la loi.

    Le jour où l'on ne vous laissera pas entrer en France pour ces propos qui, si tout va mal, seront considérés comme homophobes et racistes, vous me ferez signe. Je retirerai bien sûr très fraternellement ce texte du blog. Le moment venu, nous serons deux à ne pas pouvoir voyager dans le pays de la liberté; car je suis légalement responsable de ce qui est publié sur ce blog.
    MR

  • Il me semble que nous, chrétiens, pourrions essayer de comprendre pourquoi nous ne sommes pas écoutés. Jésus était écouté et attendu dans ses positions morales (ou amorales mais c'est un autre débat). Jésus parlait de l'adultère mais il avait aussi prouvé son amour pour la femme adultère, la preuve en est que les pharisiens "l'attendaient au tournant" sur le sujet, on le voit en Jean 8.4-6. Les chrétiens, eux, sont ignorés. Car les chrétiens dans leur majorité ont surtout démontré leur absence d'amour pour les homosexuels et c'est un euphémisme.
    S'il y avait eu des manifs de même ampleur que celle que l'on connait contre le mariage pour tous, pour soutenir et pleurer les actes ignobles d'homophobie en France et dans le monde, les chrétiens seraient un peu plus crédibles dans ce débat.
    On peut, bien sûr, voir dans cette évolution des mœurs un éloignement fatal de la volonté du créateur mais quel est notre combat dans cette situation?
    Contre cette évolution inéluctable ou contre le refroidissement de notre amour envers nos contemporains les plus fragiles (Mat 24.12) ?
    La réponse à cette question pourrait m'aider à choisir les manifs auxquelles je participe.

    Réponse:
    Merci de conduire la réflexion sur un autre niveau et de réfléchir à l'aspect de l'accueil de l'autre et aussi sur les raisons pour lesquelles nous ne sommes pas entendus (ou lus).

    Maintenant vous posez le défi de savoir qui organisera une manifestation "Amour pour tous"?

    Néanmoins, je me permets de revenir à ce qui me semble important.
    1) Ce n'est - pour ne parler que de ma participation - pas une manif homophobe.
    Lorsque je suis opposé à la polygamie je ne suis pas pour autant misogyne (ou misophobe?). Si je désapprouve le mariage d'un veuf avec sa fille, ce n'est pas l'expression de ma pédiaphobie (néologisme tout frais pour : haine des enfants).

    2) Une fois que le mariage homosexuel est inscrit dans la loi, il faudra faire le ménage dans nos dictionnaires bibliques et autres commentaires. Car écrire que "le mariage ou les rapports intimes entre personnes du même sexe sont contre la volonté de Dieu" méritera l'interdiction de l'ouvrage ainsi qu'une amende. Puisque tout racisme est, dans bien des pays, un délit criminel imprescriptible, comment va-t-on alors traduire la Bible en langage adapté?

    Si vous trouvez que ce que je dis est totalement tiré par les cheveux, sachez que je souhaite de tout coeur que ce ne soit rien de plus qu'un regard loufoque. Car je serais très triste le jour où je pourrais dire: "je vous l'avais bien dit".

  • Je ne porte pas de jugement sur les motivations actuelles des participations aux manifs contre le mariage pour tous, je ne les connais pas et je suis enclin à croire ce qu'on me dit. Je pense juste que le débat est biaisé par des années d'homophobie de la part de beaucoup de chrétiens (là j'ai de multiples exemples, y compris récents). Une fois que l'on a imprimé dans le cœur et la pensée de nos contemporains cette image de marque, comment leur reprocher de nous la resservir aujourd'hui ?
    Ce qui me semble juste aujourd'hui (c'est ce que je comprends en tout cas de Mat 24.12, et je ne suis pas figé, je continue de chercher), c'est de ne pas nous laisser entraîner dans la spirale du dialogue de sourds mais d'en prendre le contre pieds en cherchant aujourd'hui à comprendre ceux que l'on n'a pas su comprendre hier.
    On pourrait commencer par celles et ceux de nos églises.

    Réponse:
    Il est vrai que chaque dialogue de sourds attend son miracle. Ici et ailleurs. Aujourd'hui comme autrefois. Serait-ce l'amour qui nous ouvrirait les oreilles? Cet amour de Dieu et du prochain tant prisé et négligé à la fois?
    Vous le dites si bien: "on pourrait commencer..."

    Je viens de rajouter plus haut un lien vers une analyse du Grand Rabin de France. Car il me semble qu'il faut ici sortir de l'ornière de l'homophobie - dans laquelle se situent les commentaires ici. La cause du "mariage pour tous" doit être examinée sous d'autres angles.

    Lecture pour personne ne voulant plus participer au dialogues des sourds: http://www.cpdh.info/~cpdhpdf/IPA/Gilles-Berheim-Grand-Rabbin-France.pdf

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