Le Tag (pensez: The Action Groups - c'est quand même mieux que LéGrAc) ne veut pas premièrement attirer des gens, mais a pour devise de "sortir à la rencontre de ceux qui ont besoin de découvrir l'Evangile".

Sous l'impulsion d'Emmanuel Schmid et Pascal Crelier, quatre groupes se sont déjà constitués. Une fois par mois on veut rassembler tous ces groupes dans un lieu qui peut être atypique pour une église. La première rencontre a eu sagement lieu en novembre dans la salle de paroisse de Saint-Aubin-Sauges.

Sur le site de la FREE Claude-Alain Baehler explique que "le Tag est constitué de « groupes d'action », de sortes d'Eglises de maisons qui possèdent chacune leur rythme et leur dynamique propre. Actuellement, quatre groupes se réunissent à la Béroche, à Péry et dans le Val de Travers. Environ une fois par mois, ils se rassemblent et vivent un événement spirituel et convivial. Le lien entre les groupes est également assuré par un blog privé."

Comme l'originalité de ce concept est dans la fonctionnement des groupes d'action, et pas dans les rencontres centralisées, j'attends de voir ce qui sera publié sur le sujet (voir le site). "Aller à la rencontre des gens" est une valeur des mouvements émergeants. Bravo pour cette orientation. Ce sera le défi à relever.

Néanmoins, l'impression qui se dégage de la présentation du projet Tag est que l'on consacre beaucoup d'efforts (et d'encre) aux rencontres centralisées (toutes les prochaines rencontres sont indiquées). Ces rencontres sont des "célébrations" et des temps de formation biblique. 

"L'armée du Salut représentera la Suisse à l'Eurovision".

Comment se fait-il que le groupe ait gagné avec des instruments en play back (donc personne n'entendait vraiment les basses d'Emil Ramsauer), les voix pas très au point (d'après les commentaires en direct) et un knee slide comme seule chorégraphie?

Face aux aspects amusants ou évocateurs, aux danseurs extraordinaires et aux robes de soirée, il y avait: une grosse caisse, un trombonne et des uniformes.

A mon avis, le groupe de l'Armée du Salut a gagné à cause du clip qui a été passé avant le chant. Il a permis de donner de la profondeur et du relief à ces personnes qui, depuis des années, ont de réels projets pour le bien de l'autre, du faible, du démuni.

La plupart des autres présentations étaient superticielles, légères, pauvres. Si l'image et le son étaient toujours inpeccables, on n'allait pas ou trop peu au-delà de la surface.

Si des uns le spectateur allait dire "en trois minutes, ils font un super truc", de l'Armée du Salut on pouvait dire "depuis toujours, ils sont un truc, un truc vraiment bien". Et ici, l'Armée du Salut va être difficile à battre. Les futurs compétiteurs en tremblent déjà, j'en suis sûr.

De plus, tous les jeunes du monde rêvent de chanter à l'Eurovision avec leur grand-père. Et tous les grands-pères ont la larme à l'oeil à la pensée que leur petite-fille annonce à leurs copines "je vais chanter à la télé avec mon papi".

L'image de la famille véhiculée ici par l'Armée du Salut est forte: nous sommes différents mais ensembles, engagés, nous essayons de changer notre monde. Et le spectateur a le sentiment qu'en votant pour l'Armée du Salut, il contribue à la pérénisation de ces valeurs.

Oui, pour le public de l'Eurovision les valeurs sont encore plus importantes que le strass. Les églises de demains seront celles qui n'auront pas oublié que le monde les attend.