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Pourquoi parle-t-on ? L'oralité redécouverte

Faut-il écrire ou parler, où faire les deux ? Nous ne choisissons pas, mais pratiquons l’un et l’autre.

Parfois le prédicateur parle sans lire, parfois il lit lorsqu’il parle. Et pour celui qui écoute, la différence est de taille.

Le prédicateur qui lit son sermon, l’imprimera puis distribuera ses feuilles. Celui qui n’a rien écrit distribuera des cassettes (ou un CD).

La secrétaire de service transcrit fidèlement le puissant discours de son pasteur. Mais elle n’est pas du tout satisfaite du résultat. Il faudrait corriger ces longueurs et ces redondances, les interjections et les phrases incomplètes et les synonymes trop abondants. De plus, comment rendre sur papier le murmure et l’éclat de la voix, cette voix qui fait ses gammes qui tantôt se repose et calme la pensée, tantôt la pousse à courir.

En sociologie, l’oralité et l’écrit sont des sujets d’étude. Le chrétien qui parle d’un livre comme de la « Parole de Dieu » et non pas du « livre de Dieu » est concerné de près par ces questions.

Le magazine « Sciences Humaines » publie plusieurs textes :

Voici quelques extrait de L'oralité au pays des livres de David R. Olson. Olson touche à l'herménetique, aux limites de l'écrit, et renvoit aussi à des questions de communication (de l'Evangile).

"Les spécialistes qui, il y a vingt ans, célébraient les conséquences de l'invention de l'écriture sont aujourd'hui plus mesurés : la parole, elle aussi, a ses vertus propres."

"On est donc en droit de se poser quelques questions. Pourquoi a-t-on recours à l'écrit quand un simple accord oral pourrait suffire ? Ou encore, pourquoi les Saintes Ecritures occupent-elles une place si centrale dans les religions du Livre, alors qu'elles donnent lieu à des lectures aussi divergentes? Pourquoi accordons-nous tant d'importance au détail du texte d'une constitution ou d'un article scientifique ? Et, question plus troublante encore, pourquoi les lecteurs ne se contentent-ils pas d'étudier les textes et de les prendre tels qu'ils sont au lieu de se livrer à des commentaires, des interprétations et des débats à leur sujet ? Comment se fait-il que les textes écrits n'arrivent pas toujours à remplir la mission élémentaire que leur ont assignée leurs auteurs ? On en vient donc à se demander quels peuvent être les défauts de l'écrit, et pourquoi nous avons tout de même encore besoin de la parole ?

...

L'illusion durable de l'ère moderne a été de croire qu'un sens véritable et définitif se trouvait enfoui dans les textes, et qu'il pouvait être redécouvert par une lecture attentive. Autrement dit, que le sens pouvait être intégralement et définitivement placé dans le texte de manière à en limiter l'interprétation."

Merci à Henri Bacher d'avoir attiré mon attention sur ces articles. 

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