Après le colloque
Notre colloque rassemblait des personnes à la recherche de réponses quant au chemin à emprunter avec et pour l'église.
Henri Bacher nous averti qu'il ne faut pas tout changer tout le temps; qui, dans l'église, pourrait résister à tout cela? Par contre, les innovants ont besoin d'être encouragés, vraiment encouragés, pas à demi-mots. Ils sont des nouveaux Hudson Taylor, prêts à affronter le continent encore à explorer qu'est l'Internet (cette nouvelle "Chine"), capables d'en parler la langue sans accent.
(ici il y aura le lien vers le site "Témoins" dès que le rapport de Marie-Thérèse y figurera)
Eric Zander nous parle des églises nouvelles et de celles qui font semblant d'apporter du neuf. Les défis sont grands s'il faut atteindre les chrétiens déçus de l'église (groupe en forte croissance) et les personnes non encore chrétiennes qui se méfient de tout ce qui ressemble à l'église.
L'église, serait-elle le lieu où tout se fait: célébration, communion et mission "all in one"? Ou faudrait-il séparer les choses, et avoir des lieux différents pour chacune de ces activités? Sans pour autant placer une paroi étanche entre ces trois segments...
Philippe Bottemanne semble être parvenu, avec son église, à encourager des ministères sans les contrôler, à accompagner sans manipuler. Les chrétiens organisent "entre eux" des activités sans que les anciens n'aient mis ces activités au programme. "Libérer les chrétiens pour servir" est un principe qui fait bouillonner l'église.
Jane Maire nous partage le souci de l'incarnation du message dans le messager: Dieu est venu vers nous. Il ne nous a pas crié du ciel les trois pas à faire pour avancer dans la bonne direction.
Comment répondre aux questions que les gens, qui sont en route vers Dieu, se posent, et ne pas leur donner des réponses aux questions qu'ils ne se sont jamais posées? En les écoutant. En prenant du temps pour que Dieu puisse nous diriger vers l'un de ces autres.
Shafique Keshavjee, percevant le souci exprimé d'être plus "aux côtés des autres", nous encourage de ne jamais perdre de vue qu'il faut aussi annoncer l'Evangile.
Alfred Kuen observe que tout mouvement, innovant au départ, devient rapidement figé dans ses formes. Cela implique la nécessité de nouveaux départs.
Les uns pensent que des petits remorqueurs feront bouger le grand paquebot qu'est l'église. D'autres pensent que le paquebot doit suivre sa route, mais qu'il faut encourager les petites embarcations à explorer des zones non visitées.
Nous étions 25, ce 16 février, à Emmaus. Que peuvent accomplir des laïques engagés qui se méfient des trois professeurs en théologie? Trois responsables de missions aux côtés de missionnaires venant d'autres oeuvres que les "leurs"? Des pasteurs et anciens souhaitant encourager et être encouragé, observés par une poignée d'étudiants venus d'Aix-en-Provence se demandant quel était leur chemin face à tous ces parcours évoqués? Probablement qu'il y a eu de l'encouragement à continuer dans ce désir d'essayer des choses nouvelles.
Commentaires
J'ai bien aimé votre petite "emergent's party", avec tout le toutim, le colloque quoi!
Dans tout ce que j'ai entendu, je me suis bien reconnu, même si je suis venu incognito, et j'ai bien réussi: l'expérience de VsG n'a intéressé personne!
Personne ne s'est vraiment intéressé à ce que l'on vit à VsG, une église alternative, marginale, ici chez nous en suisse romande, pas aux Etats-Unis, pas en Australie, pas en Allemagne, non, à Fribourg, "dis-donc"! Pas à Genève, pas à Lausanne ni dans le Lavaux, ni sur la Côte, mais chez ces "péyouets" de "Dzodzets"!
J'ai eu un privilège il y a maintenant 10 ans: pouvoir passer à l'acte! Alors que j'ai ressenti dans l'assistance de ce colloque une grande inertie, comme une sorte de frein, une apathie, comme si tout le monde autour de vous était contre les émergents et alternatifs.... et que ça expliquerait pourquoi on ne peut pas mettre en pratique, faire comme on veut, et tout et tout!
Mais alors comment expliquez-vous que j'y suis parvenu? Je n'ai pas trouvé devant moi des chrétiens qui m'auraient freiné ou traité de fou (oui, on m'a juste un peu questionné "quand est-ce que vous serez vraiment une église..." sous-entendu: "quand aurez-vous des cultes le dimanche...")
Mais à part cela, je demeure convaincu d'une chose que je n'ai vu figurer nulle part dans le compte rendu de ce colloque: Il faut gagner les responsables des unions d'églises, les décideurs de nos mouvements. Ils ne sont pas fermés aux idées émergentes, quand on les présente de façon diplomatiques, sans aigreur, sans chercher à convaincre l'autre qu'il a tort!
M. Z. semblait penser le contraire. Je rappelle juste qu'il nous a averti lui-même qu'il est actuellement en réaction, ils s'est mis sur la touche, et vit une sorte de crise du milieu de vie (la quarantaine). Jouer aux réactionnaires, tourner le dos à nos "autorités", c'est mauvais! En ce qui me concerne, je ne l'ai jamais fait, pour pouvoir développer le projet VsG (totalement culte alternatif, église émergente, et autre).
J'ai bénéficié de l'intérêt et du soutien de notre union d'église, à l'époque la FEEL. Lorsque je suis arrivé avec mon projet dans la région de Fribourg, j'ai pu rassurer les autres églises en place qui me soupçonnaient de créer la concurrence: je ne viens pas piquer vos membres d'église, je viens tirer à la même corde, dans une visée alternative.
Un autre regret, c'est que l'on n'a pas non plus évoqué les réseaux d'églises de maison, et je pense à une personne très précise: M. Stéphane Rossel, qui, dans le Jorat, fait un travail vraiment alternatif, extrêmement apprécié dans la région où il travaille. Mais effectivement, c'est loin des regards de la Côte, du Lavaux, de Lausanne-Vevey-Genève! Désolé si Dieu a décidé de faire dans l'"émergent" loin du pôle évangélique!
Maintenant je vais vous dire au fond ce qui m'a vraiment conduit à faire un "alternativ worship": nous avons écouté Dieu ensemble avec les gens hors églises que j'ai rencontré sur mon chemin.... et on est passé aux actes. Mais pas les actes d'un colloque: on s'est enlisé dans la boue du terrain, on a ramé, on s'est serré les coudes, on a douté ensemble, on a erré ensemble, honnêtement, avec humilité, simplement.
Pour terminer, une petite anecdote: il y a très longtemps, je participais à un atelier animé par Henri Bacher, sur la lecture de la Bible. Il nous parlait d'une expérience qu'il avait faite à l'époque autour du prophète Osée; cela m'intéressait fortement, et je me suis approché de lui, je lui ai demandé des détails, des conseils... il m'a alors gratifié de ce jeu de mot: Osez! (Osée)!
J'ai osé, et aujourd'hui je ne le regrette pas!
Réaction et non réactionnaire
Qu'est-ce qui a donc secoué cet olivier pour qu'il en pleuve des vertes et des pas mures?
Tu as osé, bien. On a causé (il n'y a malheureusement pas de 1 Causé 3.16), tout aussi bien.
Il est vrai que "tout le monde à entendre sur la question" n'était pas présent. Mais ce colloque fonctionnait comme un réseau: j'invite quelqu'un, qui invite quelqu'un, qui en invite un autre que je ne connais pas et qui décide de ne pas venir, et ce serait à moi la faute. Ben ça alors!
Je crois bien qu'il faut encore en faire un autre de colloque. Pour les émergents qui n'ont pas pu partager leurs expériences.
Je recueille ici propositions de sujets et d'orateurs.
Alors, au prochain colloque, le 29 février 09
lieu: près de l'olivier de VsG? + autres propositions.
Et il y en a qui ont apprécié; voir le résumé de Marie-Thérèse (aussi sur ce blog): http://www.temoins.com/article.php?rubrique=recherche&id=182
Merci Matthias pour ton humour face à mon humeur ;-)
Pour 2009, c'est noté.
J'ose aussi proposer d'aller voir en Suisse alémanique, il s'y trouve peut-être quelque émergent sachant parler français?
J'aimerais entendre Donald Cobb, qui à la fac d'Aix est chargé d'élaborer une réflexion sur le sujet.
J'aimerais qu'on invite nos "huiles": du côté FREE par ex. JC Moret, René Monot; et sonder dans d'autres unions d'églises (je connais très peu); . La vision "mixte" église "dudimanche" et réseaux d'église de maisons chez Steve Emmett à Echallens. Et j'affectionne tout particulièrement la ténacité de Stéphane Rossel pour son réseau, dans le Jorat.
Je t'entends, Olivier. J'ai écris à Serge Carrel en proposant une page sur le site de la FREE qu'on pourrait appeler "Eglises en chantier" où ceux qui se sont mouillés pourraient partager leurs vécus et cheminement, du concret donc. Cela mettrait le tout plus en avant, plus aux yeux de tous et des huiles comme tu les appelles! Et je pense que la prochaine fois il faudrait que ce soit une journée de partage de ces cheminements et non pas pour les déja convaincus mais pour ceux qui se tatent.
Jane le 21.02.2008