Vingt-neuf centres de formation chrétienne étaient représentées par 80 professeurs et directeurs. Venant d’Allemagne, de Suisse d’Autriche et de France notre réflexion portait sur « les opportunités et dangers de la société multiculturelle pour nos lieux de formation ».

Je retiendrai pour cet article une des interventions du professeur Johannes Reimer, Afrique du Sud. En tant qu’animateur du l’atelier consacré aux églises nouvelles il nous livre quelques définitions utiles dans le débat « quelle église pour demain ? ».

Johannes Reimer définit l’église émergente comme l’église d’un nouvel ordre. Pour comprendre ce modèle il nous faut d’abord présenter les deux autres modèles prévalent aujourd’hui lorsqu’il est question d’églises en croissance.

Modèle 1 d’église en croissance : l’église renouvelée

• L’orientation fondamentale de l’église est préservée.
• Le regard est tourné vers l’intérieur (nous devons nous sentir bien chez nous).
• le modèle est un modèle d’attraction ou d’attirance (nous avons les meilleurs concerts, les meilleurs musiciens pour la louange).
• L’évangélisation se fait « comme dab » (traités dans les boîtes aux lettres, conférences).
• Le langage est adapté au public (jeune, branché).
• Croissance par transfert des saints (venant des autres églises).
• Spécialisation en direction d’un public ciblé.

Modèle 2 d’église en croissance : l’église complétée

• Il s’agit de la communauté qui a retrouvé le détail perdu de vue par tous les autres, détail qui fait d’elle la « vraie église ».
• L’orientation première est de valoriser un détail (guérison, séparation, langues, eschatologie).
• L’évangélisation se fait en mettant le détail en avant.
• Le regard est tourné vers l’intérieur (nous devons être fidèles).
• Le danger est de diviser l’église.
• Croissance par transfert des saints.

Modèle 3 d’église en croissance : l’église au concept nouveau

• Le regard est porté sur la population du lieu (le village, le quartier).
• Ce sont les besoins du quartier qui orientent l’église.
• L’église est l’instrument de la mission.
• L’accent est mis sur l’incarnation, c’est-à-dire être aussi proche que possible du prochain.
• Il ne s’agit pas d’attirer les gens dans les murs de notre église pour les évangéliser, mais de les rencontrer dans leurs besoins, sur leurs terrains, d’être église dans le monde.
• La croissance se fait moins par transfert, plus par conversion.

Johannes Reimer indique que cette classification est celle de McLaren.

Reimer a fondé une église dans un village d’Allemagne de 1800 âmes. En six ans cette église est passé de six personnes à plus de 300 membres. Les cultes se font en quatre langues, et les rencontres d’anciens ne peuvent avoir lieu qu’avec interprète. Le modèle incarnationnel est le résultat de la question : que pouvons-nous faire pour aider notre village ? Lorsque l’université populaire a du fermer ses portes, ce sont les chrétiens qui ont démarrer des cours. Le premier était un cours de dans classique. Des dix couples inscrits au premier cours, trois sont devenus membres d’église. Lorsque le village allait perdre son débit d’essence, l’église est devenue pompiste, toujours pour faire ce qui est utile pour les gens de l’endroit.

L’église émergente ou renouvelée est basée sur le principe d’être sel et lumière du monde afin que les autres voient les bonnes œuvres des chrétiens, puis en viennent à louer Dieu.