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L’église sera-t-elle écolo ?

La sensibilité écolo semble prendre pieds dans le milieu évangélique. En général, si dans la société des préoccupations écologiques sont fréquentes, elles sont rares dans les églises évangéliques.

Pourquoi ? Cela s’explique en partie par la conception que toute cette création est vouée à être consumée par le feu. Donc, pourquoi entretenir ce qui sera bientôt détruit ? (dans un autre domaine : pourquoi travailler aujourd’hui et être payé à la fin du mois, si le Seigneur devait revenir le 20 ?)


Nous nous apercevons que quelques-uns de nos enfants vivront dans une poubelle, tandis que d’autres iront au musée pour y voir une goutte de pétrole et un vrai morceau d’anthracite. Dans les cabinets des horreurs installés dans des centrales thermiques au charbon ils pourront voir des films sur des voitures à moteur essence, deviner si la consommation électrique d’une ampoule électrique de l’an 2000 correspond à 500, 1000 ou 2000 sources de lumière de puissance égale et admirer d’authentiques représentations en 3D du dernier gorille naturalisé, acquis par Smith & Wesson aux enchères chez Sothebisebay.com et prêté au musée.


D’ici là, la question que l’une ou l’autre des églises se posera est : devons-nous être écolo ou pas ? Les réponses seront, comme toujours : un peu, beaucoup, pas du tout. La revue Construire ensemble (FEEBF) d’octobre 2006 est un témoignage à la complexité de la question. Paul Jeanson (A Rocha France) et Frédéric Baudin s’y trouvent en compagnie de Michel Charles, ce dernier présentant le nucléaire comme écologique (et moi qui pensait que le nucléaire et ses déchets...).


Concepts femme de décembre 2006 consacre six pages à l’écologie au féminin. Et l’Echo Magazine du 23 novembre 2006 parle en couverture de 15 millions de réfugiés climatiques. Cela correspond au grand Paris ou à l’Alsace et la Lorraine ou à trois fois la Suisse. Tout ce monde doit déménager pour cause de réchauffement climatique. 15 millions de femmes, d’enfants et d’hommes d’ici 2050, cela fait beaucoup de monde, mais peu à l’échelle mondiale. Peu ? Pas si l’on voit que ce chiffre s’applique à un seul pays, le Bangladesh.


Entrons dans le débat, car pour une partie grandissante de nos contemporains, notre crédibilité se joue ici. Mais de grâce. Que l’écologie ne devienne pas « le truc à la mode ».

Pour une écologie chrétienne et un centre d’étude de l’écologie chrétienne, voir http:/www.arocha.org/france

La Suisse se mobilise aussi pour A Rocha.



Commentaires

  • "Christ Jésus, réparera tout le mal causé par les humains. Mieux encore, il fera cesser les catastrophes naturelles."
    Phrase tirée de la bible, selon une communauté religieuse (témoins de Jéovah).

    Comment voulez-vous que qu'avec cette interprétation de la bible, certaines personnes se soucient de la protection de l'environnement ?
    PS : je suis athé, mais j'ai l'esprit ouvert, et ne suis pas anti religion, juste anti absurdité.

    J'ai survolé le site
    http://fr.arocha.org/home/
    C'est bien fait. Mais pourquoi "protéger l'environnement dans une perspective chrétienne". Parce que c'est à la mode ? Pourquoi ne pas tout simplement protéger l'environnement, tout court, sans rien attentre en retour, sans conversion ni prosélytisme.

  • Vos remarques sont pertinentes. Oui, protégeons l'environnement "tout court", comme vous dites. Je pense qu'il est possible de rajouter (sans prosélytisme) "parce que l'environnement est création de Dieu", donc digne d'être gérée de manière responsable.

    Question: est-ce possible d'être écolo "tout court"? N'y a-t-il pas des contraintes du genre
    être écolo...
    - "pour rendre notre survie possible" ou
    - "pour que nos enfants ne vivent pas dans une poubelle" ou encore
    - "pour ne pas perdre à toujours des patrimoines génétiques"?

    En tant que chrétien je rajoute:
    - "pour être cohérent".

  • Je vous invite à lire mon billet intitulé "l'écologie et le chrétien : ce qu'en disent les papes" sur mon blog, à partir de documents de 4 papes. C'est ici : http://apologie.wordpress.com/2008/05/06/chretien-ecologie-papes/
    L'église est cohérente avec le message qu'elle a la responsabilité de transmettre. L'église ne fait pas que discourir mais aussi agit dans des actions concrètes.

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